dimanche, février 14, 2010

Le PAN

"Encore une qui est tombée dedans quand elle était petite… Fille de l’ancien ministre de l’Éducation alors encore nationale André Bertouille, Chantal est née le 17 avril 1955 de l’autre côté de la frontière linguistique, à Renaix. Licenciée en kinésithérapie et agrégée du secondaire sup de l’ULB, elle entre au conseil communal de Comines-Warneton à… 21 ans, ce qui en fait la plus jeune conseillère communale du pays à l’époque. Pendant vingt ans, elle milite, milite, milite… jusqu’à sa double promotion parlementaro-scabinale, en 1995.

Seule femme du groupe PRL au Parlement wallon, elle écope illico de la présidence de la Commission de la Santé, des Matières Sociales, des Sports et de l’Aide à la Jeunesse au Parlement de la Communauté française. Rebondissement en 1999, lorsqu’elle devient cheffe du groupe wallon, poste qu’elle cède en 2001 pour présider la commission de l’Éducation en l’occurrence. Réélue en 2004 (meilleur score MR du Hainaut avec 12 280 voix), elle change de crèmerie et préside la commission des Affaires intérieures et de la Fonction publique au Parlement wallon, stratégique s’il en est : c’est elle qui arbitrera les matchs « bonne gouvernance » entre l’opposition et la majorité. Enfin, rebelote en juin dernier, Chantal fait 9 247 voix et son parti lui promet une place au bureau du PW. Mais l’éthique Olivier passe par là et supprime la taille des bureaux, ce qui ne laisse qu’un poste au MR, qui le conserve à Véronique Cornet. Et devinez ce qu’on refile à Chantal ? Une présidence de commission, pardi ! Celle de l’Économie, du Commerce extérieur et des Nouvelles technologies.

Il faut dire qu’elle fait tellement bien ça, avec son côté maternel et diplomatique. Elle s’enquiert même de la santé de ses commissaires et leur propose régulièrement des chocolats ou fruits, qu’elle… pique à la cafèt’ ! On l’y voit souvent repasser en vitesse avant de reprendre son train, dans lequel elle passe, aller-retour, six heures par jour !

Ce qui ne l’empêche pas d’être hyper-présente à Comines, où elle est échevine de… l’opposition, facilités linguistiques obligent : « Elle est omniprésente, c’est celle qu’on voit le plus dans les sections locales. Elle est organisée de manière exemplaire, elle sait toujours où et quand elle doit se trouver ». Depuis 2006, elle s’occupe des Jumelages, de l’Égalité des chances et surtout des Cimetières, un de ses dadas. Tant mieux : au Parlement wallon, elle s’occupe de matières sur lesquelles les autres ne se jettent pas vraiment : Santé, Mémoire, Handicapés, Invalides de guerre – elle a même obtenu un vote unanime sur une proposition de décret exonérant de la radio-télé redevance les… veuves d’invalides de guerre. Son rayon pourtant, c’est plutôt la paix, comme le confie un voisin : « Elle est suffisamment policée pour bien s’entendre avec tout le monde. La seule fois où je l’ai vue râler, c’est quand elle a appris que Jean-Luc Crucke était tête de liste à sa place, mais elle a vite oublié une fois qu’elle a été élue. C’est quelqu’un qui ne cherche pas les embrouilles ».

Journal Le PAN - 14/02/2010