lundi, novembre 18, 2013

A propos des locaux de la Société d'Histoire....intervention d'Alice Leeuwerck

Le 9 novembre, le Centre d’Interprétation de Plugstreet a été inauguré. Je suis heureuse de l’initiative et je profite de l’occasion pour saluer le travail effectué par l’Office du Tourisme et, surtout, par le Comité scientifique attaché au Centre. Pour ce projet, la SHCWR a joué un rôle clé à travers le matériel historique et les informations qui ont été fournies. Maintenant le centre fonctionnel, j’aimerais attirer l’attention du Conseil sur la SHCWR afin de faire bouger les choses.

M. le Bourgmestre, M. l’Échevin de la Culture et M. l’Échevin des bâtiments communaux, vous êtes « les garants du patrimoine, des traditions, du folklore et de la culture de notre belle Ville » comme citait M. Pieters[1], votre prédécesseur. La Culture, et l’Histoire en particulier, sont des sujets qui me tiennent à cœur. Un jour, M. le bourgmestre, vous qualifiez M. J.-M. Duvosquel comme suit : « Comme beaucoup de jeunes de Comines-Warneton, grâce à ses compétences, il a fait carrière loin de chez nous mais il est un des rares pour qui le chemin du retour aux racines est resté primordial »[2]. Voilà un trait que, moi aussi, je retrouve dans ma personnalité.

Je suis convaincue, M. le Bourgmestre, que l’avenir de la SHCWR vous préoccupe. Voilà un des nombreux points, M. le Bourgmestre, que nous avons en commun. La raison pour laquelle je sollicite votre intérêt et tire la sonnette d’alarme aujourd’hui trouve son origine dans la publication « 14-18 Remembrance ». Cette brochure informative, nous sommes d’accord, sera distribuée aux visiteurs du Centre d’interprétation (elle y est d’ailleurs mise en évidence sur les étagères de l’entrée) et vise à promouvoir les trésors cachés de notre Ville. Cette magnifique publication, que l’Office du Tourisme a d’ailleurs fait parvenir à l’ensemble des mandataires et que, je suis convaincue, chacun d’entre vous aura lu dans son intégralité et avec passion, met en évidence la SHCWR en page 13. Une page entière est dédiée à notre centre de documentation.

Sur cette page, le visiteur est invité à se rendre à la SHCWR notamment pour visiter son Musée archéologique qui présente certains objets excavés dans notre Ville, comme des baïonnettes découvertes à Warneton, en excellent état et plutôt rares.

La photo est alléchante : belles vitrines, bien organisées. Malheureusement, ce cliché date de 1998… Aujourd’hui, le musée n’est plus accessible. Certains employés diront même « le musée n’existe plus ». Et pour cause : le manque de place.

Chers Conseillers communaux, chers Échevins, M. le bourgmestre, chers concitoyens, j’ai rassemblé pour vous certains clichés, pris durant ce mois de novembre, afin que vous réalisiez l’urgence. La SHCWR abrite des milliers de documents, d’une valeur scientifique et historique inestimable. Peu de concitoyens réalisent l’ampleur du matériel historiographique regroupé au sein de notre SHCWR, un véritable trésor. Dû au manque de place et d’une négligence de la majorité, au pouvoir depuis plus de 20 ans, rien ne semble bouger. Heureusement que ce sujet est au cœur de vos priorités et promesses électorales depuis votre premier mandat ! Il suffit de jeter un œil à vos programmes électoraux[3] ou encore aux discours que vous avez tenus depuis le début de cette année.
Vous remarquerez également qu’au manque de place s’associent des conditions de stockage déplorables, parfois agrémentées d’une négligence de la part d’autres organes présents dans ce bâtiment.

-          Des documents entassés un peu partout, dû à un manque de place aigu.
-          Sur les paliers et cages d’escalier, aux côtés d’archives de la Police qui attendent à être détruites…
-          Certaines moisissant d’ailleurs dehors… J’en profite pour attirer l’attention de M. le Commissaire afin de trouver une solution rapide.
-          Le cours du papier est très intéressant en ce moment, à bon entendeur !

Les clichés sont explicites. Au manque d’espace s’ajoute également les problèmes de conservation de ces documents, notamment dû à l’humidité des murs. La technologie ne me permet pas encore de le faire, donc tenter d’imaginer l’odeur produite par ces champignons, et les conditions de travail du personnel. Inutile de se demander quelles seraient les conséquences si l’inspection du travail descendait dans nos locaux.

J’ose difficilement imaginer comment présenter ceci au visiteur 1914-1918 qui, après sa visite au Centre d’interprétation, souhaite passer voir les baïonnettes. Passer par un tas de documents entreposés un peu partout, une odeur nauséabonde, des murs humides, et surtout, un musée d’archéologie infranchissable.

C’est pourquoi je demande solennellement, M. le bourgmestre, en tant que responsable de la SHCWR et des projets 14-18, cher M. Baelen, en qualité d’Échevin des bâtiments communaux et du patrimoine, et cher M. Vandeskelde, en tant qu’Échevin de la culture, que des mesures efficaces et responsables soient prises, dans les plus brefs délais, afin de solutionner les multiples problèmes dont souffre notre SHCWR.

Et comme critiquer ne suffit pas, j’aimerais aborder maintenant certaines solutions possibles avant de vous laisser la parole afin de vous justifier et, je l’espère, ouvrir le débat et parvenir à une conclusion humaine. Je vais articuler mon étude en deux parties : le moyen et le court terme.

Dans le moyen terme, il s’agit, comme le souhaite un des piliers de la SHCWR et les employés, unanimes, de couvrir la cour jusqu’aux anciens cachots, compris, et d’organiser l’entrée au Centre de documentation par le porche. Cela permettrait aux personnes à mobilité réduire d’accéder également à l’ensemble de la collection. J’invite la majorité à procéder d’urgence à une évaluation de la faisabilité et du Budget nécessaire à cette rénovation.

Dans le court terme, et voilà essentiellement l’objet de ma requête, c’est d’offrir au musée d’archéologie, aux nombreux tableaux et surtout aux pièces datant de 1914-1918, un endroit d’exposition digne de ce nom. Une idée serait de libérer de l’espace à l’étage. Trois organismes y sont hébergés, mais sans se côtoyer : la Police, l’État civil et vous, M. le Bourgmestre. Les permanences ne se chevauchent pas (l’État civil du lundi au vendredi de 9h à 12h, la Police le mardi et vendredi de 14h à 16h et vous, M. le Bourgmestre, le samedi de 9h à 9h30). L’aménagement d’une salle commune, polyvalente, serait aisément envisageable puisque la plupart de ces pièces sont vides ou pourraient organiser leur rangement efficacement à l’aide d’armoires, etc.

Mon exposé touche à sa fin. Avant de passer la parole aux échevins afin d’écouter leurs propositions, j’aimerais insister sur le fait que ce projet n’est, de loin, pas le projet de seule un Conseiller communal. C’est un projet qui « vient de la population » pour vous paraphraser dans votre discours du 9 novembre, M. le Bourgmestre, au sujet du Centre d’interprétation. Un sujet que certains de nos concitoyens, possiblement las de ne rien voir avancer, m’ont demandé de relayer ce soir au sein de cet hémicycle. J’espère que cette demande trouvera ici enfin un relais, après plus de 20 ans de silence.

Dans ce même discours, vous avez insisté sur le fait que nous « vivons en paix et dans le respect de tous, et qu’il faut combattre tout discrimination, qu’elle soit raciale ou philosophique ». M. le Bourgmestre, j’espère que ce message pacifique sera ici respecté. Je suis attristée de constater que, depuis le début de mon mandat de Conseillère, les projets, même de la plus haute qualité, lorsqu’ils ne sont pas avancés par vos acolytes, sont directement envoyés à la poubelle. J’espère que cette fois ci, nous serons écoutés. Merci pour votre attention.